Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi tout le monde se lève au stade pour célébrer un but ? Pourquoi ne pas rester assis, sagement, sur nos sièges ? Applaudir, simplement. Comme au théâtre, au cinéma. Pourquoi tant d’engouement, tant d’exaltation, lorsque le ballon embrasse les filets ? Albert Camus disait « il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football ». Qu’on soit extraverti ou timide. Qu’on soit un homme, une femme, un enfant. On se libère au stade. On oublie tous les tracas du quotidien. On chante, à cœur ouvert. On pleure même, parfois. Et on frisonne, quand le cuir dévore la lucarne. Quand le stade se lève à l’unisson, c’est comme si chaque supporter avait des ailes. Comme si chaque personne dans l’enceinte allait bondir de centaines de mètres pour atteindre le ciel. Pour atteindre le paradis.
Je suis né à Saint-Germain en Laye, mais le premier stade dans lequel j’ai mis les pieds, c’est à Dijon. Un soir d’Août 2004, le stade Gaston-Gérard accueille du football professionnel. 4800 passionnés tapent dans les mains. Des parfums de merguez, moutarde et de la poussière. Un stade vétuste qui contraste avec la jeunesse du club de football dijonnais. Une saveur de Coupe de France. Un côté folklorique qui a conditionné ma passion pour les stades de football. Avant de goûter aux paillettes d’un Parc des Princes ou d’un Ramón Sánchez Pizjuán, j’ai eu mes premières chaires de poules en célébrant un but de Sébastien Heitzmann, dans une tribune où les gouttes de pluie se faufilait aisément et où on entendait le bruit de chaque pas. Gaston-Gérard, mon premier paradis.
L’avantage de la Ligue 2, c’est qu’on peut découvrir des stades plus atypiques les uns que les autres. Gabriel-Montpied et sa tribune vertigineuse, Charlety et sa piste d’athlétisme. On découvre de nouvelles ambiances, de nouveaux passionnés. Et de nouvelles vibrations pour célébrer un but. De nouvelles notes de musique.
Car la mélodie n’est pas la même d’un stade à un autre. Et je ne parle pas simplement des chants, des olas et des « chalala ». Je parle de l’explosion de joie d’une tribune entière, de milliers d’hommes et de femmes, pour accompagner les sauts périlleux du buteur d’un soir. Ce plaisir, cet état d’ivresse quand un joueur marque à l’ultime minute d’un match, on ne le trouve qu’au stade. Qu’on soit ultra, supporter, ou simplement amateur de nouvelles sensations. Si on aime le voyage, on peut aussi bien chavirer de bonheur à Dijon, à Brentford, ou à Majorque. Chaque stade est un nouveau voyage. Que ce soit le stade de notre quartier, de notre ville, ou le plus grand stade du pays. Chaque stade à ses histoires, ses accents, ses cultures, ses couleurs et ses adeptes.
Aujourd’hui la situation sanitaire nous fait réaliser la chance immense que l’on avait de pouvoir se transporter, gratuitement parfois, de tribunes en tribunes, que ce soit pour découvrir une équipe de district, ou le Red Star. Avant de tous nous retrouver comme avant au stade, vous pouvez découvrir quelques-unes de mes photos à travers mes différentes aventures de groundhopping.
Article écrit par Thomas Jobard.
@thomas_jbrd
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