Prenez une rencontre de football, ajoutez-y un peu de mer et de soleil, une bonne bande de copains et quelques litrons de bière, et vous obtiendrez sans nul doute l’un des plus beaux décors que tout supporter de football puisse rêver. Rajoutez à présent, quatre mois d’interdiction de stade, un mégaphone et des tambours, et vous voilà au summum de l’aventure-foot. Car oui, la rencontre amicale entre le Stade de Reims et l’USL Dunkerque au Touquet, était pour beaucoup, tout comme moi, la toute première sortie footballistique de la saison et la toute première depuis bien longtemps. Alors, l’occasion était rêvée de réaliser enfin un nouveau reportage et surtout de retrouver enfin de belles sensations.
« Et pourtant, sur la longue plage des Pirates, ce sont bien deux supporters rémois que je retrouve,
vêtus fièrement du maillot de leur club et transportant tout le nécessaire à la pratique d’un bon apéro. »
En arrivant en fin de matinée au Touquet, difficile de s’imaginer qu’il se jouera une rencontre de football dans l’un de ces lieux de villégiature préférés des élites parisiennes et lilloises. Et pourtant, sur la longue plage des Pirates, ce sont bien deux supporters rémois que je retrouve, vêtus fièrement du maillot de leur club et transportant tout le nécessaire à la pratique d’un bon apéro sur la plage, à savoir une glacière, des glaçons et des bières. La crème solaire, quant à elle, oubliée dans le coffre de l’auto. À trois heures de route à peine de leur cathédrale, ce match de préparation qui n’aurait sans doute pas attiré grand monde sans cet épisode Covid, est en ce début de week-end le parfait prétexte pour s’adonner au plaisir de la Côte d’Opale. Plus loin sur la plage, une belle bande de 30 supporters, bobs et t-shirts aux couleurs du club rémois, viennent rompre la tranquillité d’une plage de plus en plus bondée. Il s’agit des Ultrem, réunis eux-aussi pour goûter les joies de l’été et de ce football si longtemps délaissé.
Sous les coups des 17h, nous arrivons au stade Ferdi Petit, l’antre du Touquet Athletic Club évoluant depuis 2018 en National 3. Je décide de laisser mes contacts rémois filant en parcage (en oubliant une nouvelle fois la crème solaire), pour rejoindre la tribune centrale et passer une partie de la rencontre avec Maxime des Ultras Dunkerquois (cf. épisode 2 du podcast Dans les Buvettes), venu profiter lui aussi de son premier match de la saison, ainsi qu’avec quelques autres groundhoppers dont Basile de Stadito.
« Je ne résiste pas à l’envie de retirer mon masque pour humer à plein nez
cette si bonne odeur qu’on avait presque fini par oublier. »
Au coup d’envoi c’est l’explosion de joie côté rémois. D’épais nuages de torches s’invitent à la partie dans lesquels il n’est pas difficile d’y lire la frustration accumulée lors de ces longs mois confinés, à attendre le cœur battant, ce moment où ils regoûteraient enfin au doux plaisir de faire vibrer le début d’une rencontre. De mon côté, je ne résiste pas à l’envie de retirer mon masque, pour humer à plein nez cette si bonne odeur qu’on avait presque fini par oublier.
Au fil de cette première mi-temps, les Ultras de Reims sont comme des enfants en colonie de vacances. Torse-poils et tout excités, ils savourent enfin les joies de vivre le foot à nouveau. Si bien que je ne peux m’empêcher de les rejoindre en seconde période pour voir ce spectacle de plus près. Mais comme toute personne qui retrouve les joies d’un coït après quatre mois de célibat, l’excitation des Rémois est trop forte et coupe tout espoir d’endurance. Les dernières minutes du match sont rythmées par une drôle de cacophonie où l’on pourrait croire que nous sommes, au beau milieu d’un champ, les derniers survivants d’une rave party. L’attente du football aura simplement été trop longue, en témoigne les fûts de bière de la buvette visiteuse vidés dès la 74ème minute de jeu. Mais malgré cela, tous trouvent la force au coup de sifflet final de monter aux grilles du parcage pour saluer leurs joueurs n’ayant réussi à se défaire des Dunkerquois (score final 2-2), et reprendre une belle mélodie pleine d’espoir de Ligue Europa.
« Nos bras ressemblent à d’énormes radis et nos crânes à des poêles
sur lesquelles il serait facile de faire cuire un œuf »
C’est au réveil que nous calculons l’ampleur d’une journée passée sans crème solaire. Nos bras ressemblent à d’énormes radis et nos crânes à des poêles sur lesquelles il serait facile de faire cuire un œuf. Mais poussés par notre soif d’aventure-foot, nous partons en direction de Boulogne-sur-Mer pour une dernière journée de visite et de groundhopping. L’entrée du Stade de la Libération nous ait offerte sur un plateau d’argent et nous nous délectons d’une petite visite improvisée. L’occasion rêvée de poursuivre mon reportage-photo, dans un stade en plein travaux pour se mettre aux normes de la Ligue 2. Nous rejoignons ensuite le bord de mer et découvrons de beaux terrains de football le long de la route principale, avec vue plongeante sur Boulogne et son quartier populaire du Chemin-Vert, cité qui a vu grandir un certain Franck Ribéry. La journée se termine en apothéose avec un passage Chez Brigitte, la fameuse friterie du port aussi célèbre pour ses cornets de frites et que pour l’accent à couper au couteau de Bernard.
Friterie Brigitte
Quai des Paquebots
62200 Boulogne-sur-Mer
Photos et texte de Gustave.
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Vendredi 24 juillet