J’me souviens de toutes ces fois où tu me parlais du Red Star, du fondateur de l’étoile rouge, Jules Rimet, de Jean Lacôme et de bien tant d’autres. Tu me racontais l’histoire du docteur Jean-Claude Bauer, ce médecin communiste arrêté par la flicaille française puis fusillé et qui a donné son blaze à la fameuse rue bordant le stadio. Ou de ce jeune footballeur fusillé le 21 février 1944, au fort du mont Valérien. Un certain Rino Della Negra, qui en parallèle de ses entrainements au Red Star, participait aux opérations du groupe Manouchian à Paris, un réseau de résistants restés célèbres pour avoir été les héros malheureux de l’« Affiche rouge », cette affiche de propagande où l’occupant nazi annonçait leur condamnation à mort.
J’me souviens de toutes ces fois où tu me disais qu’ce club était unique, de toutes ces fois où tu me vantais l’esprit de Bauer, de ses buvettes, de ses odeurs de saucisses-merguez et d’ses avant-matchs à l’Olympic. Le football était ta passion, le Red Star ton amour. Je n’ai pas eu l’temps de t’y accompagner et ça restera pour moi un grand regret. Samedi dernier, enfin, j’ai bougé mon cul jusqu’à Saint Ouen et je n’ai pas été déçu. Qu’est-ce que ça pue le football buvette que j’aime et que tu kiffais tant. Tu n’étais pas là mais j’t’imaginais dans la tribune avec ta belle casquette de l’étoile rouge.
Pour Yves.
Photos prises avec une vieille péloche de 2005, année d’la remontée du club en CFA2.