Quand les copains de Maison Anatole m’ont dit qu’ils descendaient à Nîmes pour le vernissage de leur nouvelle sérigraphie, mon premier réflexe a été de jeter un œil sur le calendrier pour voir s’il y avait bien un match aux Costières. Pas manqué ! C’est donc poussé par ma soif d’aventures-foot et cette envie de poursuivre mon tour de France, que j’montais avec eux en direction du Pays des Crocos et d’Eugène Saccomano. Une belle aventure et un beau voyage au cœur des vagissements des supporters des crocodiles, dans cette belle tribune sans toit nîmoise où j’ai peut-être encore un peu trop abusé de mon art de vivre le foot.
C’est par où
le tram ?
Il est un peu plus de 17h quand nous montrons nos pifs à Nîmes, à une heure un peu tardive pour profiter au mieux de la ville, à une heure où il est bon de ramener sa bidoche aux abords du stade pour vivre au mieux l’avant-match. C’est donc après avoir abandonné les copains à leur vernissage chez Jamais sans couleurs que je pars à la conquête du stade et à la recherche du tram au cœur de l’Écusson. Je n’ai malheureusement pas le temps de profiter des traditionnelles projections de Noël sur les arènes, ayant pour seul objectif : trouver ces foutus rails de tram. Au bout d’un moment et à force de renquiller sur moi-même, on finit par me dire qu’il n’y a pas de rails de tram à Nîmes et que l’tram qu’on appelle Tram’bus est simplement un bus. Ok les gars, tout s’explique.
À 18h, je débarque enfin aux abords du stade et m’dirige Aux 3 brasseurs, l’institution nîmoise de l’avant-match. Cette bonne grosse brasserie, en plus de proposer des spécialités pas du tout locales, sert de bonnes binches brassées sur place que je n’tarde pas à m’empaffer. Je suis ensuite rejoint par mes contacts du soir, les très sympathiques gaziers du 11 de Nîmes, une émission d’la radio Raje qui traite du Nîmes Olympique tous les mardis à 19h et dans laquelle je suis invité à broutasser de mes aventures la semaine d’après.
Stade des Costières
et Monster Truck
À 19h, il est clairement l’heure de changer de crèmerie et de faire sa valoche en direction du stade des Costières et de son Pesage Est où les Gladiators Nîmes chantent leur amour des Crocodiles depuis 1991. En pénétrant par le bas de cette tribune, j’avoue que je suis un peu sur le cul. Il y a un tel décalage entre ce qu’on peut voir en photo et de ses propres hublots. Cette tribune est fantastique, à la fois champêtre avec ses bancs en bois et ses gardes corps, et quelque peu contemporaine à l’image de cette drôle de baraque à son sommet et ces appartements sur les côtés abritant les escaliers et les buvettes d’la soirée. Et si j’ai comme l’impression de prendre place pour un spectacle de Monster Truck ou une émission d’Intervilles, les supporters tout de rouge vêtus et les ultras, sont vite là pour me rappeler que je suis bien dans un stade de football, dans une tribune prête à s’animer à l’entrée des joueurs pour galvaniser leurs Crocos qui n’cessent de sombrer dans les bas-fonds de la Ligue 1.
Au milieu des
gladiateurs
Au coup d’envoi, l’ambiance est donc loin d’être électrique et des banderoles se déploient à l’encontre du président Rani Assaf par les Gladiators et les Nemausus, le club de supporters de la Tribune Sud. Craquage massif du côté des Nantais et de la Brigade Loire avec un bon vent favorable qui finit par couvrir le terrain d’un épais brouillard de fumée comme on l’aime. De mon côté, et comme d’habitude quand je mets pour la première fois mes panards dans une tribune, je crapahute de partout tel un gamin à Disneyland. Je me place tout d’abord à son sommet où il est très agréable de suivre le match mais plus difficile de le vivre. C’est en tout cas la place idéale pour profiter de la rencontre une rôteuse à la main et des chiottes pas loin. Oui, la binouze est alcoolisée ce soir et j’ai arrêté de comprendre pourquoi.
Puis, je descends dans les poumons de cette tribune, au milieu des Gladiators et de ses ultras qui font le spectacle chaque week-end. Malheureusement pour eux, à la fin du math et grâce à un pion d’Imran Louza, ce sont les Nantais qui repartent victorieux. Je décolle du stadio en me disant que j’aurais aimé le découvrir un soir de Ligue 2 quand il devait être plein à craquer à quelques heures de la remontée. Ce qui est sûr c’est que je reviendrai, un jour d’été contre Marseille ou Montpellier, quand un soleil de plomb illumine cette tribune et rend chtarbés ces amoureux des Crocos.
Troisième
mi-temps
La soirée se termine comme elle avait débuté: chez Jamais sans couleurs où je retrouve ceux que j’avais quittés plus tôt, regroupés autour de cette sérigraphie réalisée par Maison Anatole et Erso. Un bout de papier diraient certains, un symbole pour d’autres. Témoignage d’une appartenance locale et d’un attachement à sa ville et à son histoire. Avec ses arènes, son crocodile enchainé à ce palmier et son fameux Z2, train emblématique d’la région Languedoc Roussillon, cette belle sérigraphie trouvera bientôt bonheur dans les piaules et salons Nîmois, fiers de hisser haut les couleurs de leur ville dans leur chez-soi.
Commençant à être rond comme un pâté nîmois d’avoir bouffé égyptien toute la journée, les locaux nous emmènent enfin becqueter dans une autre institution nîmoise. Chez Lucette, le snack le plus célèbre de la ville où les clients bien bleus denim viennent se délecter en fin de soirée avec des casse-dalles et des frites par milliers. Le lendemain, nous profitons enfin un peu mieux de la ville, de ses arènes, sa Maison Carrée et ses halles, avant de lever le camp en direction de Saint-Étienne, où un autre match nous attend au chaudron ou plutôt une belle célébration, celle des 20 ans de l’Avant-Garde des Magic Fans.
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Prochaine aventure-foot : 32ème de finale de la Coupe de France !
Rennes – Amiens
Samedi 4 janvier