On m’avait prévenu que ce match allait être haut en couleur, que j’allais en prendre plein les mirettes, que le Chaudron allait s’enflammer 🔥. Je me souviens m’être dit que ça allait être beau, que ça allait faire plaisir malgré la probable défaite. Je me souviens aussi du retour à la maison lorsque, encore tout engourdi par ce que je venais de voir, je pensais à ce que les hautes instances allaient prévoir. Je me souviens surtout me dire : « J’espère que tu as bien profité, le prochain match à Geoffroy-Guichard n’est pas pour tout de suite ».

 
Geoffroy-Guichard justement était plein à craquer pour ce match contre le PSG. Beaucoup de personnes n’étaient ici que pour voir l’équipe parisienne et les stars la garnissant. Le Kop Sud accueillit d’ailleurs quelques touristes demandant régulièrement le baissage des drapeaux et autres calicots. Pour autant, la ferveur avec laquelle chantaient les kops était doublée. Était-ce par pur effet de masse ? Toujours est-il que le stade dans sa grande majorité poussa puissamment les siens sans succès malheureusement. Le véritable spectacle ne se trouvait donc pas dans les grigris de Mbappé, ni dans les arrêts de Ruffier. Le spectacle était en tribune avec les Magic Fans et les Green Angels. Entre craquages, bâches et feu d’artifice, le stade s’illumina et celui-ci devint un véritable chaudron crachant sa fumée comme les vapeurs d’une mixture sur le feu.

De là, le match était devenu accessoire, si bien que j’appris uniquement à la fin que la partie se solda sur un 4 – 0. J’étais happé, comme beaucoup de monde je pense, par le spectacle pyrotechnique, la chorale des tribunes et les danseurs exécutant leur chorégraphie sous les bâches 💥. Et malgré la défaite, la communion populaire était belle et bien présente en tribune. Et pendant que le stade se vidait petit à petit, je restais là sur mon siège d’un soir, la mâchoire serrée, déjà mélancolique d’un présent qui venait de terminer. Un dernier verre aux buvettes afin de refaire le match (ou plutôt le spectacle) avec Gustave et l’heure était venue de rentrer.

Jamais un jour je n’aurais pensé décrire de la sorte un match de football. Pourtant, tel un fabuliste, j’aimerais pouvoir dire que selon la légende, par certains soirs d’hiver, on entendrait encore résonner dans le stade les sifflements et explosions caractéristiques des feux d’artifices. De même que Baudelaire a ses « Paradis Artificiels », moi j’ai mon populaire bien réel.

Photos argentiques et texte de Robert.

 

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Prochaine aventure-foot : Tonnerre de Brest !
Brest – Sainté
Samedi 15 février

 

Date15 décembre 2019
PhotographeRobert
StadeGeoffroy Guichard
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