Dimanche 15 septembre, au lieu de rester sur mon canapé en bavant devant les émissions de Très Très Bon, j’avais pris le train pour poursuivre ma conquête de l’Ouest dès 6h du matin. Je partais à la découverte du Pays Nantais, de cette belle Cité des Ducs, ville de Jules Verne et des petits beurres. Je faisais le touriste dans son cœur historique, au château des Ducs de Bretagne et au pied de la tour LU, rentrais dans la cathédrale Saint-Pierre et montais en haut de la Tour Bretagne. Puis, à deux heures du match je déboulais sur le parvis du stade de La Beaujoire, dans cette fête foraine où les attractions sont les buvettes. Dans ce paradis d’assoiffés et d’affamés qui vivent le match bien avant le début de la rencontre. Je retrouvais mes quelques contacts autour de bonnes binouzes de Chez Marie, testais le fameux sandwich andouillette-oignons de Chez Pépère, avant de rentrer, ivre de bonne heure, les cheveux gras et les paluches salées, dans la Tribune Loire. Allez, viens mon petit LU et monte à bord de ma goélette, je t’emmène pour un beau voyage au Pays des Canaris.
Nantes, ses monuments
et son stade Marcel Saupin
Il est à peine 9h quand j’arrive à la Gare de Nantes, j’ai dormi 4h, j’ai les yeux dans la graisse de bines mais je marche d’un pas bien décidé, curieux de découvrir ce que la ville de Nantes a de bien beau à m’offrir. J’ai tout un programme en tête, Château des Ducs, tour LU, stade Marcel Saupin, cathédrale de Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Tour Bretagne, île de Nantes, machines de l’île, éléphant… Malheureusement, le match étant à 15h et connaissant mon grand appétit pour les buvettes, je suis vite dépassé par le temps et fait impasse sur les trésors que l’île de Nantes décèle.
Je visite le château des Ducs de Bretagne, qui fut l’illustre résidence des rois de France en Bretagne. Il fut construit par François II, dernier duc de Bretagne et terminé par sa fille, Anne de Bretagne. Je rentre ensuite dans la cathédrale, observe la Tour LU, tour bâtie en 1895 lors de la construction de l’usine de biscuiterie Lefèvre-Utile. Puis, je trouve un petit accès pour observer le stade Marcel Saupin au plus près, ancien stade du FC Nantes que peu de monde a pu connaître puisque les Canaris ont déménagé à La Beaujoire en 1984. Aujourd’hui, seule la tribune Nord et la pelouse ont été conservés afin de continuer d’accueillir les matchs de l’équipe réserve. À 11h34, je suis au 32ème étage de la Tour Bretagne, dans le célèbre Nid de Nantes créé par l’artiste Jean Jullien. De là-haut, j’observe la belle vue sur la Cité des Ducs et découvre bien au loin la Beaujoire. Ouais, c’était quand même une belle idée de merde d’avoir pensé m’y rendre à pattes.
Direction
La Beaujoire
Au douze coups de midi, je comprends que je n’aurai pas le temps de me rendre aux machines de l’île et de découvrir son fameux éléphant. Tant pis je garde ça dans le coin de ma tête et le ressortirai un jour, avec une blonde et peut-être même un mioche. Car aujourd’hui, c’est jour de match et quoi de mieux que de se rendre à la Beaujoire dès l’ouverture du bal. Je monte alors dans le tram, fin prêt de commencer sérieusement à m’énerver.
Arrivé à proximité du stade, je me rends à l’une des adresses que l’on m’avait filée. Le Saint-Georges, un bon bar à quelques pas du périph où de nombreux supporters se retrouvent pour s’en jeter une ou deux avant de se rapprocher du péril jaune des buvettes de La Beaujoire. Ici, on est au calme, on bouffe même des kebabs en profitant de la grande terrasse. À la fin de ma première pinte nantaise, prêt à partir au stade pour poursuivre mon reportage, le patron des lieux m’amène la frangine. Elle a bizarrement l’écho de cette fameuse binche impossible à refuser que le barman te propose en fin de soirée alors que tu avais fait le plus dur en t’étant décidé à rentrer. Il faut dire que je me suis rien mis dans le gosier depuis 5h du matin, alors, forcément, y’a pas grand chose à rincer dans le bordel. Je finis par prendre la route de la Beaujoire, gobelet à la main. En chemin, je découvre les nombreux stiks collés par les ultras, les banderoles fraichement attachées contre Kita et les quelques grafs qui marquent le début de leur beau territoire.
Fête foraine
des buvettes
Tout juste arrivé sur le parvis, je tombe sur le bus des joueurs et sur toute la marmaille venue saluer leurs idoles. Rapidement, j’arrive à l’entrée de la fête foraine, dans ce paradis d’assoiffés et d’affamés qui vivent le match bien avant le début de la rencontre. C’est bien la première fois que je vois un stade avec un tel regroupement de buvettes. C’est magnifique à voir. J’ai envie de tout prendre en photo. Ça s’agite partout, ça affûte ses crochets, soigne sa bedaine et charge la mule dans tous les sens. Certains sont à la bière, d’autres s’enfilent des fillettes de muscadet dès 13h. Je me dis que le football est beau, que le football est grand. Populaire, festif et bon vivant.
Sur place, je retrouve l’un de mes contacts nantais puis Guillaume, un autre potonaute, rémois quant à lui. Il avait accepté, quelques jours plus tôt, de m’offrir une piaule ce soir après que j’ai posté une annonce sur Twitter. Nous sommes ensuite rejoints par des contacts de contacts avec qui je continue à soigner ma pile de gobelets. Tous m’accueillent chaleureusement et sont fiers d’apporter leur pierre à la réalisation de mon reportage photo. Tous sont heureux de me conter leurs souvenirs et anecdotes de supporters. Le temps passe vite, si bien qu’à 14h30, je me suis toujours rien mis dans la burlingue. La fine équipe prend alors la direction du stade, je les abandonne un moment histoire de ne pas finir plein comme un choco BN. Je m’enfile alors un bon gros sandwich andouillettes/oignons de Chez Pépère, accompagné des fameuses frites maison. Une petite régalade qui me prive certes du coup d’envoi mais qui me permet de refaire les niveaux pour poursuivre l’aventure de la plus belle des manières.
Tribune Loire,
chaleureusement populaire
Si le stade de La Beaujoire, disons-le clairement, est un peu vieillot vu de l’extérieur, on ne peut qu’être séduit lorsqu’on entre pour la première fois à l’intérieur. La Tribune Loire a de la gueule, son architecture si particulière la rend tout de suite chaleureuse et attrayante. On s’y sent bien. Elle est en plus de ça franchement bien foutue, avec une large allée supérieur pour circuler facilement d’un côté à l’autre et calmer rapidement le beau dard poilu.
Ce jour là, le stade est loin d’être plein, 18 000 canaris garnissent la Beaujoire, la tribune loin d’être pleine mais que c’est beau de voir autant de maillots jaunes et verts regroupés au sein d’un même lieu, que c’est beau de voir une tribune populaire rayonnante au soleil en ce dimanche aprem. Mais ce qui fait la force de cette tribune se ressent aussi en terme d’ambiance lorsque, comme aujourd’hui celle-ci est clairsemée. Elle est si grande, si large et si plate qu’il est parfois difficile de voir les capos. On peut vite être excentré de l’ambiance, vite être tellement bien calé accoudé à un garde-corps qu’il est difficile de ne pas être obnubilé par ce qui se passe sur le rectangle vert, oubliant qu’en pénétrant dans ce type de tribune, on se doit aussi de jouer son rôle de 12ème homme. Mais c’est aussi ça le charme de cette Tribune Loire, un bon gros noyau qui lance les chants et tout un public autour, qui vit le match à sa manière, en profitant de chaque action et en accompagnant quelques chants quand bon lui semble.
La roteuse est
bien alcoolisée
Pendant toute la première période, je passe mon temps à prendre en photo ce que le football a créé de plus beau, ces supporters qui chantent et vivent le match à leur façon, ces spectateurs qui deviennent acteurs du spectacle qu’ils créent chaque week-end dans leur tribune. Je me balade de gauche à droite, descends et remonte quelques marches au gré des surprises et des nombreux maillots que j’aperçois en chemin. Ceux floqués à la gloire d’Emiliano Sala et tous ces autres joueurs qui ont conquit le cœur du public, générations après générations. À quelques minutes de la pause, je pars donner de l’eau au canari et en profite pour me ravitailler à la buvette. Les roteuses sont alcoolisées ce jour-là, alors autant en profiter. Je rencontre même le photographe de la Brigade Loire qui me donne quelques plans pour parfaire mon reportage.
Quand vient la mi-temps, je profite des quelques places abandonnées par ceux partis à la chasse aux houblons pour m’avancer un peu plus en tribune inférieur. Une banderole est sortie au retour des vestiaires, directement adressée à la direction. Au coup d’envoi, les chants reprennent de plus belles pour motiver les joueurs à inscrire ce premier pion. Il faut dire que la première période a été plutôt calme, et nous n’avons pas eu grand chose à nous mettre sous les dents. Il faut attendre la 70ème minute de jeu pour voir enfin l’ouverture du score pour le FC Nantes, sur un tir croisé de Coulibaly. Forcément ce but fait du bien à l’ambiance qui jusqu’à là avait bien du mal à atteindre les sommets.
Un kebab, pipi
et au lit
À la fin du match, le score reste à 1-0 pour les Canaris. Deuxième victoire consécutive pour les hommes de Gourcuff qui ont su être patients, rigoureux défensivement et su profiter d’un contre favorable pour s’imposer. Le FC Nantes compte dix points et est troisième de Ligue 1. Autant d’arguments pour les joueurs de venir célébrer un instant cette nouvelle victoire avec son public. En sortant du stade, je retrouve l’un de mes contacts de l’avant match avec qui nous partageons une dernière bière. Mon hôte rémois m’attend sur le parking pour me ramener chez lui. Je décide finalement de faire un dernier tour au Saint Georges dans l’espoir de voir le match des Verts face à Toulouse. Qu’il est difficile de se faire discret dans un bar Nantais quand ton équipe est menée 2-0 à domicile à la 24ème minute de jeu. Je remets encore un peu de charbon dans la machine avec un bon kebab puis quitte les lieux pour me rendre chez l’ami rémois. Le patron avait décidé de fermer le bar et donc de stopper la diffusion du match.
Quelques minutes plus tard, j’arrive chez le Rémois et je suis plutôt heureux d’avoir réussi à rester sage pour une fois, heureux de ne pas avoir fini brin de zinc au comptoir. J’ai des souvenirs plein la trogne de cette magnifique virée en terre nantaise. Des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans un coin de ma tête, dans ce tiroir de plus en plus grand de mes aventures-foot. Si ce premier reportage avec un appareil numérique a du bon financièrement, contrairement aux péloches, j’hallucine quand je découvre un peu plus tard dans la soirée, que j’ai pris très exactement 386 photos du bordel. Hé ben, qu’est-ce que ça va être lors de mon déplacement jeudi à Gand ?!
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