Une douce odeur de charbon calcinant une viande sûrement juteuse accueillit les premiers chalands dijonnais. Il était 18h et sur le parvis de la tribune IPS, les choses se mirent petit à petit en place à l’image des dernières livraisons de sandwichs qui garnirent bientôt les garde-mangers des différents snacks 🍟. Le stade accueillit en cette fraîche soirée le Zikday, un mini-festival ayant permis aux spectateurs de pouvoir se restaurer tout en découvrant quelques exemples du quatrième art. La musique résonnait dans cette enceinte dernièrement rénovée en 2017 mais ne semblait pas vraiment conquérir le public. Les pensées étaient ailleurs, que ce soit focalisées sur les résultats du DFCO ou sur la tension entre les Lingon’s Boys, les ultras dijonnais, et la direction du club 💔 .
La rénovation du stade Gaston-Gérard a permis au Dijon Football Côte-d’Or de disposer d’une arène modernisée, seule la tribune Doras restant dans son jus. Point fort, cette modernisation n’est pas une énième refonte totale d’un stade historique. De façon progressive, les nouvelles tribunes ont été érigées et ont pu être intégrées plus en douceur dans la vision du supporter du DFCO. Pourtant, la quatrième tribune semble bien isolée et malheureusement en piteux état : le toit de la seule et unique tribune restante de l’ancienne configuration du stade pèle et sa peinture tombe en morceau tout comme la relation entre la direction et les ultras 👊.
Le match de cette soirée opposait les locaux aux Alsaciens du RC Strasbourg. Si le RCS partait favori, le match allait dépeindre un scénario tout à fait différent de ce qui était convenu. La partie fut marquée par des approximations techniques de part et d’autre du terrain. Mais, tel un Cyrano de Bergerac, à la fin de l’envoi, Dijon toucha grâce à Stephy Mavididi à la 38e minute. Dès lors, le spectacle ne se trouva plus sur le rectangle vert mais en tribune. Les Lingon’s Boys sont, depuis le début de la saison, au cœur d’un imbroglio dû à leur relocalisation forcée dans un coin de la tribune. La direction se justifia dans un premier temps en invoquant les travaux de rénovations ⚠️, raison accueillie hostilement par les ultras… Faisant ensuite machine arrière, le club déclara en fin de compte avoir relocalisé le groupe pour des raisons dépassant le cadre de la rénovation. Le supportérisme va mal…
Toujours est-il que la 49ème minute vit le populaire reprendre ses droits et les Lingon’s reprendre leur centre. Pas de violence à déplorer mais bien un pied de nez qui fut applaudi par l’ensemble de la tribune, celle-ci s’hasardant même à reprendre en chœur quelques chants pour la liberté des ultras 😎. Une belle communion qui perdura par intermittence jusqu’au terme de la rencontre et qui indiqua tout de même une prise de conscience collective du contexte actuel. Applaudir ses ultras lorsque l’on est en froid, est-ce fondamentalement une bonne idée ? Outrepassant ces idées, M. Delcourt vint à la rencontre de ce siège mais parti assez vite à la vue du soulèvement populaire que le club a provoqué.
Quel que soit le club, les ultras jouissent d’un certain poids dans les discussions. Ce poids populaire est souvent mis à mal par les clubs mais aussi par les médias qui jugent d’un œil réprobateur ces supporters touchant du doigt 👉 un pouvoir qui ne saurait être leur. Pourtant, de plus en plus, le capital sympathie de ces barbares au cœur coloré de leurs armoiries semble augmenter au fil des actions 🎈, comme si le public faisait un parallèle avec la situation politique récente. Si tel est le cas, alors nous aurons la preuve que le football et ses activités en marge sont belles et biens issus du populaire et que la surmarchandisation du football n’est qu’une façade à ce qu’il est réellement : the Beautiful Game.
Robert.