Dimanche 12 mai, au lieu de glandouiller sur mon canapé je suis allé sur la planète Mars, dans le pays de l’aïoli et de Patrick Fiori, des panisses et du Pastis, de la tapenade et de l’anchoïade, de Pagnol et d’Akhenaton. Bref, dans la plus ancienne ville de France, à Marseille, vous l’avez compris. Et si j’ai fait tous ces kilomètres, ce n’était pas pour acheter du rouget grondin sur le Vieux-port, ni pour déguster d’la poutargue sur un petit canapé beurré, mais bien pour vivre le foot à la sauce provençale. L’OM affrontait l’OL alors j’ai eu envie d’aller faire le cacou dans la cité phocéenne, de partir à la découverte de son histoire, de sa culture mais aussi et surtout de son stade et de ses supporters. Allez viens mon vier, j’t’emmène en voyage au pays des fadas.
Le Vieux-Port pris d’assaut
par les survet’ de l’Ohaime
Il est 9h30 du matin quand j’arrive à la Gare Saint-Charles, les yeux bordés d’anchois mais bien déterminé à m’escagasser de tous les côtés. Première étape et pas des moindres, le Vieux-Port, histoire d’me foutre un premier jus de châtaigne dans le coaltar. En attendant mon collègue Vincent, chez qui je passe le week-end, j’ai le temps d’observer le spectacle qui s’offre à moi : les va-et-vient des badauds, le mythique marché aux poissons où les pêcheurs vendent leur pêche de la nuit, mais aussi de voir un nombre incalculable de supporters arriver en voiture, en bus et en trottinette des quatre coins de France et de Navarre. Beaucoup se sont déjà bien endimanchés dans leur survet’ de l’Ohaime. Je ne fais pas un mètre sans voir un gadjo aux couleurs de la Cité phocéenne.
Des panisses
et des pastis !
Quelques instants plus tard, mon pote arrive enfin et me fait faire une rapide visite de sa cité. Il m’emmène voir la Bonne Mère qui surplombe Marseille du haut de ses 255 m. Malheureusement, faute de gros mistral, son sommet n’est pas accessible. Quelques mètres plus bas, je découvre le célèbre Stade Di Giovanni que je n’avais vu jusqu’à là qu’en photo. Nous rejoignons ensuite le quartier des Nouailles où nous cherchons à nous taper un bon gros gueulton des familles 🍴. Mais avec ma scoumoune habituelle, on se fait pointer à La Fémina. Créé en 1921 et situé au bas de la rue d’Aubagne, ce restaurant berbère sert à priori le meilleur couscous de Marseille depuis 5 générations. Mais victime de son succès, il fallait réserver à l’avance pour s’foutre de la bonne semoule sous les dents. Quelques mètres plus loin, on se reprend une pastisson dans la tronche, le restaurant tunisien de Chez Yassine est fermé alors que ses horaires affichent l’inverse. Bienvenue à Marseille. Dommage, mon collègue m’en avait dit que du bien. Nous nous rabattons alors sur un restau près du Vieux-Port, Le Pointu, où j’ai plaisir, dès l’apéro, de goûter enfin les fameuses panisses, spécialités provençales à base de farine de pois chiche, accompagnées bien sûr d’un bon pastis. Chaleur !
La Fémina
1 rue du Musée
13001 Marseille
Chez Yassine
8 rue d’Aubagne
13001 Marseille
Le Pointu
18 Cours Honoré d’Estienne d’Orves
13001 Marseille
Avant-match
à l’Olympe !
Après une petite ballade digestive au cours Julien, nous prenons enfin la direction du stade. Sur la route, nous faisons un stop pastis/caouettes au Bar de la Plaine, vieux rade de quartier emblématique de la culture foot marseillaise, que des locaux m’avaient recommandé. Ce jour-là il y a dégun mais en voyant les photos de Depé aux murs et le t-shirt Winners du patron, je me dis qu’en effet le bar transpire le football populaire et que les soirs où l’OM joue à l’extérieur, il doit forcément être cafi de monde.
Pas le temps de poser le cul au bar, nous partons feu au plancher sur le boulevard Michelet. Ça pue l’ambiance des grands soirs, les bombes agricoles pètent dans tous les sens et les fumis éclairent ce début de soirée qui s’annonce déjà grandiose. Nous faisons un petit détour à la Cité Radieuse du Corbusier, la Maison du fada comme on s’amuse à la nommer ici, puis allons à la découverte de L’Olympe, un bon gros bar de supporters situé sur la route des abonnés du Virage Nord. Ici, ça commande les pastis et les mauresques par dix en maronnant sur la pauvre serveuse qui tente de servir comme elle peut tous ces assoiffés. Il paraît que c’est là que René Malville vient chercher l’ivresse les soirs de matchs. Je ne l’ai pas vu mais, fan de chichoune, j’ai vu un paquet de minots niasqués comme jamais.
🍻 Bar de la Plaine
57 place Jean Jaurès
13005 Marseille
🍻 L’Olympe
28 bd Sainte Marguerite
13009 Marseille
Naufrage Project
Tisane Project
À 20h, il est temps de retourner sur le boulevard Michelet et de se rapprocher du parvis de la tribune Ganay. Ça boit quelques canettes avant de filer au stade sous les mythiques chants anti-Aulas. Première fois que j’y fou les pieds depuis la rénovation alors forcément, en entrant dans les travées, j’en prends plein les mirettes. Le vél’ a de la gueule et il est sacrément bien rempli pour recevoir les Lyonnais.
À l’entrée des joueurs, des pots de fumée oranges et quelques fumis sont de sortie par les Winners pour célébrer leur 32ème anniversaire. Le CU quant à lui, offre un beau florilège de banderoles ironiques à l’égard du Champion’s project. De l’autre côté, en virage nord, une belle voile « On est tous des enfants de Marseille » est déployée par les MTP jusque dans la zone des Clubs des amis de l’OM, en commun avec les Dodgers. Les Fanatics, eux, montrent leur mécontentement avec une banderole « Aucune animation pour une équipe sans ambition ».
Eyraud
de fiction
L’ambiance est bonne en première mi-temps, malgré le but des Gones. Début de seconde mi-temps sympa, la petite Lopez aura le droit à plusieurs ovations. Il faut dire que le mec le plus détesté du foot français tient une nouvelle fois sa réputation en faisant sa grosse cagole pendant plus de 15 minutes. Au 2ème puis 3ème but, ça part en biberine, au Nord tout d’abord puis au Sud. Chacun fait son nervouzzi en montant aux grilles et ça se comprend. L’OM s’est fait rouster, laver au Petit Marseillais par les Lyonnais. Entrée des CRS et gazages en bonne et due forme. Circulez, y’a plus rien à voir. Ça finira le match sur le parvis pour beaucoup de supporters. Tout le peuple marseillais n’a qu’une chose en tête : que cette saison pourrave se termine enfin.
La transpi
anisée
Au réveil, c’est le ouaille dans ma tête. C’est la gueule bien ravagée et la transpi bien anisée que je pars à la découverte de l’histoire de Marseille au Mucem. Mon train est en fin de journée alors j’ai le temps de glandouiller, d’essayer de capter quelque chose aux œuvres de Jean Dubuffet, de me balader au Fort Saint-Jean et de faire le gros touriste au Panier. Mais bon j’ai un mal de crâne gros comme la porte d’Aix alors je me retrouve vite au Domac de la Gare Saint Charles. Peu de temps après je reprends les railles, direction Paname, où j’ai rendez-vous, pauvre de moi, avec sa grisaille.
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