Maison Fifteen crée l'enseigne de La Buvette !

Bien le plus précieux d’un groupe ultra, la bâche, apposée le long d’la tribune, sur une rambarde ou un grillage, mais toujours bien en vue du reste du public, indique aux autres supporters et aux joueurs la présence d’ultras dans l’stade. Conçue de manière artisanale celle-ci traverse les époques et accompagne le groupe dans tous ses déplacements. Telle une bâche de groupe, La Buvette, est fière de t’annoncer que, grâce à son serveur-graphiste Ben Roche, elle a désormais une enseigne qui ornera avec fierté au-dessus du comptoir pour indiquer la présence de sacrés spécimens. Je t’invite à nous rejoindre et à te rassembler derrière elle pour lutter tous ensemble pour un football populaire. Cette enseigne remarquable a été réalisée en collaboration avec Maison Fifteen, un couple qui s’est spécialisé dans la menuiserie numérique et que j’me suis empressé d’interviewer.

Gustave Le Populaire: Qui se cache derrière Maison Fifteen ? Pouvez-vous vous présenter aux membres de La Buvette ?

Hugues: Pour faire une équipe il faut être au moins deux. Nous sommes un couple de passionnés, dont la première passion est notre histoire ensemble. Alors quand l’amour se compose et se décompose en création artistique, réalisation d’objets en bois et projet professionnel c’est un peu la maison du bonheur !
Sandrine, formée au club local, c’est ma belle étoile, qui s’occupe de la direction artistique, de la communication, du business… Elle est le coach, l’agent, le préparateur sportif… et bien plus encore !

Sandrine: Hugues, transféré de Toulouse à Lyon en 2006, c’est mon joueur préféré, il joue à tous les postes, C’est lui qui mouille le maillot. Graphiste, informaticien et surtout menuisier, sans lui rien n’est possible.

GLP: Quelle est l’histoire de Maison Fifteen ? Un rêve que vous aviez tous les deux à 15 ans en faisant des cabanes en bois ? Il paraît que vous avez tout plaqué pour monter ce projet, vous étiez dans quels domaines avant ?

S: Cela aurait pu être vrai en effet, vu que nous avons gardé tous les 2 notre âme d’enfant ! En réalité, Maison Fifteen c’est la concrétisation d’un rêve commun, voire de plusieurs en fait : redonner du sens à notre vie, tant professionnelle que personnelle, faire ce que l’on aime, se sentir aligner et surtout le faire ensemble, autour de nos passions respectives. Concrètement, le challenge était aussi de mettre nos compétences et nos aptitudes au service de quelque chose que l’on aime faire, qui nous ressemble et nous nourrit. Bien sûr, comme dans toute aventure il y a des moments difficiles, mais quel bonheur de se lever le matin avec plein de projets et d’envie de cabanes en bois !

H: L’approche de la quarantaine aidant, surtout pour « Drine » (rires), et après avoir passé de nombreuses années au service des autres dans des grands groupes de l’industrie chimique et pharmaceutique (ressources humaines et juridique pour « Drine » et informatique pour moi), nous avons décidé de sauter le pas et d’entreprendre, pour coller au plus près de nos valeurs et de nos passions. Nous sommes tous les 2 des créatifs, avec une grande soif d’apprendre, de partager, de construire et nos jobs Corporate étaient aux antipodes de ce que nous sommes vraiment.

S: Pour l’anecdote, une enseigne en bois conçue par un ami proche pour la naissance de notre fils et réalisée à partir d’une machine à commande numérique, a été l’élément déclencheur de notre projet. Nous avions trouvé là l’idée qui allait nous permettre de rassembler nos compétences et nos passions : le travail du bois et du graphisme pour Hugues, la décoration et l’art pour moi. Hugues a repris une formation et est devenu menuisier, nous avons ensuite investi dans une machine à commande numérique et lancé Maison Fifteen en 2015.

GLP: Pourquoi le bois et la menuiserie numérique ? Ça veut dire quoi en fait menuiserie numérique/moderne ?

H: Ma passion pour le bois me vient de mon grand-père maternel qui était lui-même menuisier. J’ai de nombreux souvenirs de lui dans son atelier. Et puis le bois, c’est un matériau noble et complexe, une ressource durable, que nos ancêtres ont toujours travaillé et qui réchauffe nos intérieurs et nos cœurs.

Contrairement à la menuiserie traditionnelle qui s’appuie sur un ensemble de techniques où le façonnage des pièces est fait manuellement, la menuiserie numérique innove en la faisant entrer dans l’ère 2.0.
A partir de plans 2D ou 3D, notre fraiseuse à commande numérique, c’est à dire pilotée par ordinateur, nous permet de découper et de creuser le bois avec une grande précision et d’élargir ainsi nos champs d’application. Nous avons pris le parti d’investir dans une machine conséquente (1,5m x 2,5m) pour pouvoir façonner de grandes pièces de bois.

Au sein de Maison Fifteen, nous travaillons donc le bois en alliant le savoir-faire traditionnel et ces nouvelles technologies.

GLP: Vous avez l’air de travailler sur toutes sortes d’activités, picto, typo, enseigne… Mais quelle est la principale activité de Maison Fifteen aujourd’hui et quels sont vos principaux clients ?

H: Notre activité principale est la découpe de bois mais en effet les applications que nous en faisons sont diverses, du fait notamment de nos centres d’intérêts très divers également. Nous aimons le graffiti, les voyages, les vieilles mécaniques, le design, la photographie, les disques vinyles … C’est notre univers et nos goûts qui orientent nos activités, notamment dans ce que nous allons proposer sur notre boutique en ligne.

S: Comme toute entreprise qui débute, c’est notre réseau qui nous a fait travailler jusqu’à aujourd’hui, avec la réalisation entre autre, de skateboards en bois massif, d’une enseigne pour un salon de tatouage, de la signalétique pour une agence d’assurances, du mobilier pour des particuliers … Depuis le début de l’année, notre présence sur les réseaux sociaux nous aide à nous faire connaître des architectes et décorateurs d’intérieur, pour la réalisation de claustras/ séparateurs de pièces notamment.

Notre souhait aujourd’hui est de travailler en collaboration avec ces professionnels de la décoration mais aussi avec des graphistes, des illustrateurs, des artistes, des agences de communication, tout en oeuvrant en parallèle au développement de notre marque.

GLP: Dans vos projets en cours et à venir, il y a quoi de beau ?

H: Tout est beau dans le bois (rires) ! Très prochainement nous allons devenir makers (fabricants) pour le projet Open Desk. Un projet international qui propose du mobilier dessiné par des designers et fabriqué localement.

S: Plusieurs projets vont nous amener cette année également à sortir de notre atelier (à Barcelone et en Drôme Provençale), pour de la création d’enseigne et de scénographie murale, de l’aménagement d’intérieur avec la réalisation de claustras ou encore de la personnalisation de meubles de cuisine.

H: Enfin, nous allons également, dans les semaines à venir, lancer notre boutique en ligne, où nous proposerons de la décoration murale, des objets dans un premier temps, puis à venir une collection de meubles imaginée par Sandrine, et des collaborations avec des artistes.

GLP: Et le foot, ça vous intéresse ou vous êtes plutôt du genre à insulter ces pauvres types qui gagnent des millions à essayer de pousser un ballon dans une cage ?

H: Façon « Questions pour un champion » : Je viens d’un pays où le ballon est ovale, ma ville a remporté 4 coupes d’Europe et a été 19 fois championne de France. Castagnède, Ntamack, Bru, Cali, Poitrenaud et bien d’autres ont porté le maillot rouge et noir, je suis … je suis… le Stade Toulousain !
Pas trop foot mais plus rugby, la faute au TFC qui n’a jamais su faire rêver en championnat !