Chérif Ghemmour, journaliste au magazine So Foot depuis sa création en 2003, intervenant régulier de l’After Foot sur RMC et spécialiste du football hollandais, a sorti son livre « Johan Cruyff, pop et despote » fin septembre aux Editions Hugo Sport. Un bouquin qui nous plonge dans la carrière de Johan Cruyff et dans le football des années 60-70, une époque où le « football total » avait la côte et qui aura fait les succès de l’Ajax. Un livre biographique originale de 14 chapitres, le numéro légendaire de Cruyff, que j’ai dévoré en quelques jours au comptoir de La Buvette, accompagné de quelques Maximator et d’un paquet d’Amsterdamer.
Pas très doué pour faire des critiques de bouquin et ayant clairement autre chose à faire aujourd’hui, comme chiller à la laverie avec un autre livre et m’acheter des nouvelles binocles pour remplacer celles que je supporte depuis déjà 5 ans, je préfère te laisser avec Michel Platini qui a écrit la préface avec ses souvenirs. Ca fera office de synopsis et te donnera certainement envie de courir chez votre marchand de bouquins le plus proche.
« On n’est pas sérieux quand on a 14 ans… Mais quand on apprend que les gars de l’Ajax Amsterdam mettent 3-1 au Benfica à Lisbonne après avoir perdu 3-1 à l’aller, on les prend forcément au sérieux. D’autant que le match d’appui a lieu chez nous, en France, au Stade de Colombes ! Et l’Ajax gagne 3-0 et file en demies de coupe d’Europe 1969… Bon, c’est vrai, ils se feront « tôler » 4-1 en finale par Milan. Mais il y a ce joueur fabuleux, ultra rapide, qui déboule de tous les coins du terrain… Johan Cruyff ! Je m’en souviens comme si c’était hier. A partir de 1970, nous, les chanceux de Lorraine qui captons la Radio Télévision Luxembourg (RTL), on aura le privilège de suivre tous les matchs européens de l’Ajax et de Cruyff. De 1971 à 1973, ce sera le régal absolu. Johan Cruyff devient mon idole. Et il est l’est resté, jusqu’à aujourd’hui. Je l’adore, on est très « potes ». Quand je le vois, je le lui dis toujours : « Tu étais mon idole, tu resteras mon idole toute ma vie ! C’est comme ça, qu’est-ce que tu veux y faire ? »
« Dans les années 70, je me focalisais tout de suite sur celui qui faisait la différence, celui qui marquait les buts. Et c’était son cas. Il marquait les buts, il avait les cheveux longs, il avait le 14 dans le dos et il avait un maillot qui ressemblait presque à celui de Nancy, le rouge et le blanc. J’étais un inconditionnel de Cruyff, de l’Ajax et donc de la Hollande 74. En finale, j’espérais que mon équipe favorite l’emporterait mais c’est l’Allemagne qui a gagné.
J’ai eu la chance d’être invité par le FC Barcelone en 1979 pour participer à son jubilé. Le Nou Camp, 100 000 personnes… Mes coéquipiers s’appelaient Rummenigge, Chinaglia, Blokhine, Hansi Müller et Johan Cruyff. Avant le match, je lui avait bredouillé un petit compliment, du genre : « Je vous admire beaucoup, je suis très content de joueur avec vous. » Mais bon… Il m’avait à peine calculé… concentré sur son match. Pas grave j’étais trop heureux d’être là ».
« Plus tard, en 1999, France Football avait élu le meilleur joueur de XXe siècle en demandant à tous les lauréats du Ballon d’Or de citer cinq noms. J’avais mis Pelé en premier, Cruyff en second et puis c’est tout. J’avais mis ceux que je pensais être l’Histoire, et ceux que je pensais être mes idoles, ma passion.
On m’a dit qu’on avait failli jouer l’un contre l’autre. C’était le 25 mars 1981, en éliminatoires de Coupe du monde 1982. Les Bleus jouaient à Rotterdam contre les Pays-Bas. A 34 ans, Johan Cruyff était sur le point de revenir en sélection mais il a décliné au dernier moment. Moi, j’étais forfait, pour blessure. On s’est donc ratés. C’est mieux ainsi ! Parce que ça m’aurait fait de la peine d’éliminer Johan… (non je plaisante) du Mundial en Espagne. Voilà. On est restés bons amis et je continue de l’admirer. Salut Johan ! ». Michel Platini.
Un bouquin pour tous les passionnés de football friands d’anecdotes et d’histoires alléchantes à son sujet, disponible sur hugoetcie.fr.