A la reprise du championnat de France, t’as enfin l’plaisir d’retrouver ton cher et fabuleux stadio. Quand tu fais ton apparition dans les gradins, lunettes de soleil fixées sur le pif pour camoufler tes yeux injectés de sang suite aux 10 litrons de rôteuses ingurgitées à l’avant match, tu as l’espoir d’voir cette année ton équipe faire une belle et grande saison.. enfin, sans s’enflammer, d’voir au moins 11 gars qui mouillent le maillot d’la 1ère à la 94ème minute. A l’entrée des joueurs, les drapeaux s’agitent, les écharpes tournent au dessus des têtes et quelques fumis ajoutent encore un peu de piment. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire d’cette soirée un grand moment !! Mais ça, c’était jusqu’à la 4ème minute de jeu… Jusqu’à ce que cet enculé, derrière toi, te d’mande de baisser ton deux-mâts parce qu’il gêne sa bonne vision du match.
Grands sourires complices avec tes potes, vous savez déjà que celui-là va passer un sale match, si il ne change pas de place très rapidement. Lui, il ne chante pas du match sauf 30 secondes quand son équipe vient juste de mettre un pion, il porte une vieille perruque brillante au couleur d’son club, léguée à priori par son père à la fin d’ses années disco. T’es sur que si tu la secouais un peu, des centaines de poils de couilles y tomberaient, y’a qu’à voir la gueule du fils qui la porte aujourd’hui pour s’en assurer. Il a mis le maillot de gardien de but du club, c’lui que personne d’autre achète. Mais le gars est généreux, il est tellement moulant sur lui, qu’il fait participer son nombril à l’intégralité du match. Ca s’arrête pas là, il a des écharpes du club accrochées à ses deux poignets et il porte le jogging du parfait connard qui a fait son sport du mois en marchant du tramway jusqu’au stade. Pour finir, grosse sauce samouraï sur les frites, il a autour du coup un drapeau d’la boutique officielle du club qu’il n’a pas réussi à nouer.
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Ce con ne doit pas savoir c’que c’est de confectionner soi-même son calicot, de chourave un grand drap blanc dans le placard à la daronne, de tracer son dessin à l’aide d’un rétro-projecteur et d’se foutre d’la peinture plein les doigts. Non, il sait pas que ton étendard il transpire la ferveur, qu’il suinte la binouze et les bédos du local. Il sait pas qu’il t’a fallu tout un été à te nourrir exclusivement de pastagua et de HK avec les copains pour trouver cette belle idée de deux-mâts pour la nouvelle saison : « Stadier, le mec à côté de moi a un fumi ».
Bref, c’est le début d’la saison et ce nouveau calicot, tu comptes bien le poncer et l’afficher partout toujours pendant plus de 90 minutes, et ce, jusqu’à épuisement complet du tissu. Parce qu’avec tes potes, c’est la chose dont vous êtes le plus fier de toute votre carrière. Alors c’est pas ce type avec des guirlandes sur la tronche qui va t’en empêcher. Qu’il aille en latérale, sur les côtés ou qu’il reste peinard dans son canap’.. Il ratera pas une miette du match et il pourra se faire sucer tranquillement par son cleps.. Mais qu’il vienne pas t’emmerder de supporter ton équipe !