Michel c’est ton pote un peu voir beaucoup beauf sur les bords. Le genre de pote qui ne peut pas s’empêcher de foutre du Patrick Sébastien en soirée, le genre de collègue qui te demande de tirer sur son doigt avant de lâcher une perlouse pépère à la machine à café, le genre de beau-frère qui te fait encore la blague de la tâche pistache en plein repas de famille ou encore le genre de camarade de classe qui te foutait la tête dans ton assiette en disant « tu trouves pas qu’elle pue la merde la bolognaise ». Mais Michel, c’est aussi ce pote qui a toujours aimé et aime encore taper sur le goulot de ta bière pour la faire mousser.
Putain, c’est quoi cette mode des écharpes de foot ?
Avant, quand je partais d’chez moi, l’un de mes derniers gestes était d’ouvrir mon placard foot pour y attraper une écharpe. Quand je parle de placard foot, je parle bien évidemment d’la seule pièce où ma femme a bien voulu me laisser étaler ma passion: le garage. Bref, j’aimais bien changé d’écharpes selon les saisons, mes humeurs du moment, la rencontre du jour ou celle du week-end à venir. J’alternais entres les satins, les jacquards, les tissées et les brodées, entre les historiques de mon groupe et de mon club. Elles ont beau être de simples morceaux de tissus en acrylique pour certains, elles ont pour moi une grande valeur auxquelles je tiens comme à la fertilité de mes couilles. Elles constituent un petit morceau d’histoire, d’une époque, d’anecdotes qui, assemblées les unes aux autres, ont alimenté et forgé ma passion du football au fil des années.
Marrant: assumer d’être beauf pour faire vivre l’enfer à sa meuf.
Depuis que tu sors avec cette meuf, tu as fait de gros efforts au sujet de ta passion footballistique. Histoire que ses yeux de biches ne soient pas trop effrayés par le beauf qui sommeille en toi. Mais merde, ces derniers temps, elle te casse tellement les couilles que tu as décidé d’agir. Et il était temps. Trop de matchs de Ligue déch loupés pour des dîners à la con, trop de bières et trop de kebabs manqués avec tes poteaux pour des petits fours à des vernissages de merde. Bref, toi les canapés tu les manges pas, tu te cales dessus pour y mater du foot. Ce week-end sera donc l’heure d’la vengeance et l’occasion d’lui faire passer un message. Un week-end où la finesse risque de voyager en première classe. Tu vas lui faire clairement comprendre que ta passion t’habite jour et nuit et que t’as besoin d’être beauf à temps plein pour vivre heureux. Pour ça, rien de plus simple, direction la Cité Phocéenne pour un gros week-end placé sous le signe du football. Vends-lui les calanques et ses petits villages, le Panier et la Joliette, les goudes et ses cabanons mais en réalité, concocte-lui uniquement des activités où le ballon rond sera roi.
Utile: ce mot d’excuses à montrer à vos collègues les lendemains de défaite.
Chers collègues,
Excusez-moi. Excusez-moi d’avoir des yeux aussi vitreux qu’un David Guetta sous MDMA et aussi rouges que ceux de votre petit cousin blanc rasta. Mais hier soir, je pense avoir bu en bière l’équivalent de la fontaine à bonbonne d’eau qui traine dans la salle de pause. Excusez-moi pour mes cheveux gras et pour toutes ces pellicules qui vont finir sur le col de ma chemise et peut-être même sur vos bureaux. Mais j’ai tellement mal au crâne et je suis tellement fatigué que juste entendre la putain d’agrafeuse de Bernard me donne envie de commettre un meurtre. Excusez-moi de ne pas pouvoir prendre la parole durant la réu. Mais hier soir, j’ai malheureusement perdu ma voix en insultant l’équipe adverse de gros enculés, de gros fils de pute et de gros bâtard. Ne le prenez pas mal si j’oublie de vous saluer, de vous serrer la main. Ne soyez pas vexé si je tire la gueule toute la journée ou si je vous jette mon taille crayon chat bite à la tronche. Ne soyez pas effrayés si je vous insulte ou si je vous fonce dessus comme une bête enragée. Enfin, excusez-moi d’arriver plus tard et de partir plus tôt aujourd’hui mais hier soir mon équipe a perdu et je suis au plus mal.
Ce footix qui t’insulte parce que ton étendard cache le match.
A la reprise du championnat de France, t’as enfin l’plaisir d’retrouver ton cher et fabuleux stadio. Quand tu fais ton apparition dans les gradins, lunettes de soleil fixées sur le pif pour camoufler tes yeux injectés de sang suite aux 10 litrons de rôteuses ingurgitées à l’avant match, tu as l’espoir d’voir cette année ton équipe faire une belle et grande saison.. enfin, sans s’enflammer, d’voir au moins 11 gars qui mouillent le maillot d’la 1ère à la 94ème minute. A l’entrée des joueurs, les drapeaux s’agitent, les écharpes tournent au dessus des têtes et quelques fumis ajoutent encore un peu de piment. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire d’cette soirée un grand moment !! Mais ça, c’était jusqu’à la 4ème minute de jeu… Jusqu’à ce que cet enculé, derrière toi, te d’mande de baisser ton deux-mâts parce qu’il gêne sa bonne vision du match.
Les légendes de l’Espérance Hostunoise
L’Espérance Hostunoise fait parti de ces clubs de villages qui véhiculent les valeurs du football populaire. Celui que j’aime, celui qui me fait lever un dimanche à 7h du mat’ pour aller voir courir mon gamin derrière un ballon et boire des Kanter avec mes potes. Tu m’accorderas à dire qu’c’est quand même plus bandant qu’une grâce mat’ à mater les Feux de l’amour avec sa mère, que j’n’ai plus réussi à toucher depuis le bal d’la Fête des Laboureurs de 79.